L’histoire du musée du Nouveau Monde dans l’histoire du Nouveau Monde

L’histoire du musée du nouveau monde, c’est l’histoire des relations de La Rochelle, plus largement de la France, avec les Amériques. Si cette dernière débute avec la « découverte » de Christophe Colomb, celle du musée commence avec l’ouverture au public en mai 1982.

Voici quarante ans déjà, que sont évoqués au cœur de la ville, les échanges avec le Nouveau Monde ; les migrations, les colonisations, du Canada au Brésil et des « isles à sucre » au Far-West. Cela dans un établissement culturel tout à fait précurseur en son genre puisqu’il allait aussi accomplir un devoir de mémoire à La Rochelle. Il n’était pas anodin en effet que le MNM installât ses collections dans les galeries de l’hôtel Fleuriau, du nom d’Aimé-Benjamin, acquéreur du bâtiment en 1772, fortune faite à Saint-Domingue dans la sucrerie et le commerce triangulaire. Le MNM devint très vite à la fois le lieu d’une prise de conscience, d’une volonté d’ouverture culturelle et d’un hommage aux arts et à l’histoire du Nouveau Monde. Dès son entrée depuis 2015, la haute statue de Toussaint-Louverture réalisée par Ousmane Sow semble saluer tout cela !

Au cœur de La Rochelle naît un nouveau musée, de la rencontre entre cette mémoire d’une Amérique et un hôtel d’armateurs du XVIIIe siècle.

— Alain Parent, premier conservateur du musée du Nouveau Monde

Naissance des collections

Pour ce projet, le député-maire d’alors pouvait compter sur Alain Parent. Premier conservateur du musée, connaisseur exceptionnel de l’art américain, il a fort justement imaginé cette exploration des relations transatlantiques. Dès la fin des années 1970, il sut saisir les opportunités d’achat d’objets propres à entrer dans la définition du projet muséographique.

Il fallut plusieurs années pour restaurer l’hôtel Fleuriau, le transformer en musée et ouvrir une vingtaine de salles. Alain Parent a tracé cette voie, mêlant aussi des œuvres d’art contemporain à l’histoire de La Rochelle et de la France dans leurs rapports au reste du monde. Les conservateurs après lui ont suivi cette ligne, enrichi le fonds, valorisé sans cesse les collections, notamment par l’organisation d’expositions thématiques à forte résonance des deux côtés de l’Atlantique. Pour célébrer son 40e anniversaire, le musée du Nouveau Monde a choisi, avec une nouvelle exposition, d’éclairer le public sur ceux qui, avant l’acquisition par la Ville en 1973, furent les propriétaires de ce remarquable bâtiment : « L’hôtel Fleuriau, une histoire de famille (1772-1982) » raconte les deux siècles de cette maison et de ceux qui l’habitèrent jusqu’à ce que naisse un projet de musée…